Montréal des horreurs
Il y a des ivrognes qui lessivent les trottoirs,
Des poussières cendrées, des saloperies crottées.
Il y a des vomissures qui débordent les rues,
Des yeux crevés, des poitrines trouées.
Il y a des coeurs écorchés qui remplissent les poubelles.
Des oiseaux éventrés, des bras arrachés.
Il y a deux chats écrasés sur l'asphalte,
Et trois corps ensanglantés.
Il y a quatre cadavres étendus sous un banc,
Et cinq nains à moitié coupés.
Il y a par contre des pigeons épuisés,
Des insectes, et des araignées.
Il y a sans doute des têtes suicidées,
Des amoureux et aussi des trompés.
S.R. _ 17 avril 1992